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  5. Le Rain Brice

Le Rain Brice est aujourd’hui une section de la commune du Tholy.

Son origine n’a pas été trouvée, mais dans Wikipédia on retrouve le Rain Brice avec cette  signification :

 « Dans ces contrées, un Rain est une pente, un terrain en pente, un pan de montagne ou de colline ».

 D’autre part, un nommé Brice a vécu avant 1660 au Tholy et habitait les arrentes du ban Saint Joseph, et le secteur ne s’est appelé ainsi qu’après le déluge cataclysmique de Juillet 1770.

« Le Rain Brice est un endroit qui a été créé dans un lieu plus important dit le Bas Beillard, un étang a existé au lieu du Rain Brice » (1) long de 1km500 et de 500m de large…. On rencontre toujours dans les anciens actes notariés le pré des deux petits ponts du Rain Brice, justement situé entre l’étang et la route de la Goutte des Fromages »(1)

Au départ,  lors des dernières glaciations, dans toute la vallée depuis la moraine du Beillard qui ferme aujourd’hui le lac de Gérardmer jusqu’aux moraines du Tholy, il existait un lac dont les eaux s’écoulaient vers Rehaupal dans le Barba à la hauteur du trou de l’enfer. En effet, un glacier obstrue la vallée de la Cleurie et crée les moraines du Tholy.

« A la fonte des glaciers, l’écoulement de l’eau et l’érosion ont fait que la vallée a pris la physionomie que nous lui connaissons aujourd’hui, en conservant dans un premier temps deux lacs tourbières au niveau du Beillard et du Rain Brice, ce lit est encombré de blocs que les eaux ne peuvent déplacer……. A une époque peu reculée , les tourbières étaient presque totalement submergées, mais à la suite d’une inondation, le canal d’écoulement s’étant creusé de plusieurs mètres , l’eau a cessé d’être retenue et a abandonné graduellement le bassin qu’elle paraît avoir occupé longtemps, à en juger d’après la puissance de la couche tourbeuse. » (2)

Le déluge de la sainte Anne

« L’orage du 25 juillet 1770, qui ne dura que quatre heures, arriva à la suite d’un printemps extrêmement pluvieux, il occasionna la terrible inondation connue dans le pays sous le nom de déluge de Sainte-Anne, si fatal à la vallée de la Cleurie et dont on n’a point d’exemple de mémoire d’hommes. Il laissa des traces et de tristes souvenirs de son passage au Tholy. Il commença vers les quatre ou cinq heures du soir, le tonnerre, les éclairs, le mugissement des nuages enrayaient jusqu’aux animaux domestiques. Un déluge, d’une pluie épaisse qui ne discontinuait pas, devint bientôt d’une violence sans exemple…..Les dépôts considérables de sable vis-à-vis de l’église, minés par le torrent, s’éboulèrent en partie ; trois maisons furent ensevelies sous leurs débris, Toutes les prairies du fond de la vallée furent couvertes de sable et de pierres ; le sol fut exhaussé en certains endroits de plus de 4 mètres. Là, c’étaient des amas de cailloux ; ailleurs, de profondes excavations…Le déluge de Saint Crépin, dont on conserve encore le souvenir, se fit sentir dans toute la Lorraine. Il arriva le dimanche 23 octobre 1778, à la suite d’un automne pluvieux, et fut précédé de cinq jours consécutifs de pluie ; les deux derniers accompagnés de tonnerre, d’éclairs, de coups de vent, d’averses impétueuses. Les eaux commencèrent à devenir effrayantes le 25 sur le soir. Cependant, cet orage ne fut pas si désastreux au Tholy que le précédent. » (3)
Une montagne sablonneuse qui domine cette longue vallée, se prolongeant du Tholy à Saint-Âmé minée par le torrent, s’est éboulée en partie, et trois maisons ont été ensevelies sous ses débris(4)

Les sports d'hiver au Rain Brice

Le Touring-club de France a organisé en Février 1910 une semaine d’hiver dans les Vosges au départ de Chalons, Bar-le-Duc, Nancy, Épinal, une semaine de promenade dans les Vosges aux alentours de Gérardmer, dont une demi-journée à la station du Rain Brice.

Sur ces cartes postales on voit très bien le café Demangeon plus connu sous le nom « chez la belle Alice » qui était aussi à cette époque l’arrêt du tramway du Rain Brice dans le creux de la vallée.

Un service d’autocars permettait de venir de Contrexéville où résidaient les ducs Russes et Vittel vers Gérardmer et le Rain Brice pour faire du ski.

 

Une activité qu'avait sa place au Rain Brice

Dans les locaux d’une ancienne boissellerie, M. Albert Bonne, en 1935, installa son atelier de forgeron et maréchal-ferrant.

C’est en 1956 que son fils Fernand, bien connu de tous les cafrancs de sa génération, reprit l’affaire familiale.

 Une activité qui, à cette époque, était la bienvenue pour les agriculteurs et  débardeurs forestiers qui avaient régulièrement besoin de fers pour leurs bœufs et  chevaux.

Beaucoup de demandes également au niveau des scieries et des entreprises pour la fabrication de diverses pièces ou réparations.

Pour  faire face à  une grande baisse de l’activité agricole au Tholy et dans les environs,  Fernand se spécialise, entre autres,  dans la réalisation de garde-corps de balcon pour les particuliers.

A la disposition des entreprises de blanchiment locales dotées  à cette époque d’un énorme potentiel, il y effectue  des travaux de maintenance, participe à l’installation de nouvelles machines, crée des supports pour machines à coudre ainsi que des charriots d’enroulage.

Après avoir su s’adapter aux conditions économiques locales, tout en ayant siégé  pendant plus de 20 ans au conseil municipal, c’est en 1993 que Fernand  ferma les portes de son atelier en laissant derrière lui  l’image d’un grand professionnel.

Le moulin de la Basse

Construit avec une permission acceptée en 1624 par Demenge Thiriat et Demenge Gremillet tous deux personnages bien établis et aisés du Tholy, le premier demeurant la Basse,  aujourd’hui le Petit Paradis, le deuxième demeurant le Pré Didier. En 1710,  le propriétaire reprend un acensement à la Basse avec permission de bâtir une grange  qu’il construisit à la place de l’auberge du Chant du Bois d’aujourd’hui; le moulin était situé au dessous de la maison et   possèdait une meule conique pour broyer le chanvre. Suite au déluge, une chose est certaine,  le moulin de la Basse du Tholy tomba en ruine, celui de Noirpré en 1787 l’était aussi et le bief ou canal était toujours ensablé. Le propriétaire et meunier des lieux, Jean Bastien, aurait peut- être perdu la vie à cause de ce drame.

Reconstruction de l’usine de la Basse après les destructions de la guerre 39-45

On ne voit ce moulin reprendre de 1’activité qu’un peu avant 1800, par contre,  avec cet orage, le lit de la rivière de la Cleurie fut déplacé surtout à Noirpré. A 1’arrivée des tissages dans la région, Jean Nicolas Gérard commerçant demeurant le Beillard commune de Gérardmer achètera tous les biens, démolira le moulin et utilisera la force de 1’eau pour faire mouvoir les machines du nouveau tissage construit en contre bas ;Une  maison fut rebâtie par cet industriel et devint la Coopérative ouvrière de la Basse ; ainsi a vécu le moulin de la Basse. (1)

En 1934 est créée la marque  » Les Trois Sapins ». Détruit volontairement par les nazis le 15 novembre 1944, lors de leur retrait du Tholy, le tissage de La Basse est reconstruit et modernisé en 1946. En 1958, le Tissage Hans abandonne son activité de blanchissement sur pré. Le Tissage Hans du Tholy, devenu la société Rhône Nord Vosges Textile, alors dirigé par François Lambert, dépose son bilan le 15 novembre 1989. Les 49 employés de l’entreprise sont licenciés et les bâtiments, vidés de leurs machines, sont repris par la Menuiserie Lecomte SA. Ces vastes locaux trouvent ainsi une toute autre affectation. (5)

Construction des premières cités ouvrières

Bibliographie :

1 : notes manuscrites Bernard Voirin.

2 : topographie ancienne du département des Vosges 5ème fascicule1895 Alban Fournier.

3 : Annuaire des Vosges 1825 et récits des contemporains. – Curé Michel.

4 : Extrait du livre le département des Vosges géographie physique météorologie Léon Louis 1887 , Page 243.

5 : texte de M. Gaspard et illustrations avec des documents aimablement fournis par Michel Gaspard.

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