Centre – Noirpré

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Nous avons décidé cette année de retracer l’histoire de la partie du centre du Tholy qui s’étend au sud de la rue Général de Gaulle, soit à peu près ce que nous voyons sur cette vue de Géoportail et sur ces différentes cartes postales.

Sur les plus anciennes on voit qu’il n’y a que quelques maisons, essentiellement sur la route Gérardmer Remiremont. Nous avons choisi de

vous parler de la douane au Tholy, du tramway et du moulin de Noirpré.

Histoire du moulin de Noirpré dit le vieux moulin.

Le moulin a été construit avec une permission donnée en 1608 à Grégoire Vairel propriétaire de la papeterie de Cheniménil, et qui possédait la grosse grange du Mourot (Gégout), ce moulin servait à moudre le grain pour le transformer en farine, il appartenait vers 1614 à Georgeon Houot du Tholy au droit des héritiers Grégoire Vairel, il vendra les biens le 27 juillet 1640 à Jacob Berquand du Tholy et Mougeatte Claudel sa femme qui était veuve en première noce de Pierron Houot fils à Georgeon, les biens sont désignés comme pour eux maisons, une scie et moulin, avec tous les matériaux des bâtiments.

Jean Berquand fils des précédents a repris les biens et le moulin vers 1673, il a épousé Marie Cunin de Bouvacote, et fille de Claudon Cunin et Quirine Houot fille de défunt Pierron Houot cité plus haut, vers 1710 leur fils Marc Berquand et Marie Villemin son épouse reprendront maison et moulin, et feront bâtir vers 1712 la grosse maison à proximité.

Le couple a eu huit enfants, dont une fille Barbe Berquand qui épousera Jean Bastien qui reprendront les bâtiments et le moulin vers 1760, après la dévastation provoquée par ce que l’ on a nommé le déluge de la Sainte Anne, cela s’est passé dans la nuit du 25 au 26 juillet 1770, par un orage d’une durée interminable, avec de fortes pluies; les actes paroissiaux du Tholy étant lacunaires, on ne peut savoir vraiment s’ il y a eu mort d’ homme, mais il est très possible que Jean Bastien le meunier de Noirpré ait perdu la vie à ce moment là, il est décédé vers cette époque, on ne saura jamais si la mort a été due à cet orage, le moulin de Noirpré fut complètement ensablé et recouvert de gravas pendant au moins quinze ans. Joseph Houot le gendre des époux Bastien Berquand, sûrement avec d’autres bras, remettront en place la prise d’eau et le canal, ainsi que la réparation du moulin, pour être de nouveau en activité vers 1788. Le couple reprendra le moulin puis leurs enfants vers 1829, le moulin fut abandonné vers 1850 et démoli. En 1855, les droits d’ eau sont vendus pour faire mouvoir le nouveau tissage construit à Noirpré, à proximité de la Cleurie et de la route de Bouvacôte.

A l’arrêt définitif de ce tissage en 1952, la fromagerie Gérard reprendra les droits d’ eau pour l’ usage de son usine.

La douane

L’implantation des brigades des douanes est extrêmement dense sur la «ligne bleue des Vosges» afin de surveiller les nouvelles frontières avec les provinces perdues et matérialisation géographique de l’esprit de revanche suite à la guerre de 1870 avec la défaite française qui permit à l’Allemagne d’annexer l’Alsace mais également une partie Nord de la Moselle.

La frontière se trouvait alors à 25 km de notre village du Tholy (au col de la Schlucht). Cet état de fait a abouti à l’installation d’un poste de douane volante, composée d’une dizaine de fonctionnaires, logeant avec leur famille dans notre village, à La Grande Cité ex-challande» ou chez des particuliers, dont la famille Voltz de Hessenheim à l’hôtel Gérard.

Cette brigade mobile fut supprimée en 1908 au grand regret des Cafrancs.

Le tacot

Le tacot est passé pour la première fois le 14 août 1900 au pied du village. Le service marchandises était particulièrement important, la ligne acheminant les produit des carrières existant le long du parcours, spécialisées dans la taille et l’expédition des pavés de granit dans une grande partie de la France.
Il transportait également les bois de nos scieries, les fromages de notre industrie, et les ménagères allant se ravitailler en ville ou y vendre leurs produits.

Le tramway de Gérardmer à Remiremont en gare du Tholy.

Sources: « Le Tholy au flanc de la côte » de Michel Gaspard et « L’Est Républicain »

La gare

Le service avant-guerre comprenait 4 aller-retour en hiver et 5 aller-retour en été, avec deux trains en service. Ensuite, il fut réduit à 2 aller-retour en hiver et un troisième les jeudis, dimanches et fêtes.

En 1914, le tramway participe activement à la défense du pays en montant les fantassins sur les crêtes de nos montagnes avec tout leur matériel, puis redescend fièrement les prisonniers allemands dont les casques à pointe attirent au passage la curiosité des enfants de Noirpré … toujours en sifflant pour prévenir de son arrivée.

Après la guerre, le tacot se remit à ses tâches pacifiques jusqu’au 31 mars 1935 suite à l’apparition de la route qui le condamna définitivement. Il existait deux bâtiments sur la voie de garage, un hangar appelé La Halle pour abriter la locomotive et les wagons et l’autre, propriété de la coopérative agricole, servait de quai de chargement des marchandises et des pavés et blocs de granit tiré des carrières de Bouvacôte.

M.Robert Viry se souvient en 1940, avoir vu, à la place des quais, le stockage de 400 voitures réquisitionnées par l’armée.

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