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Le rattachement à la commune de le Tholy de la section de Bouvacôte

La section de Bouvacôte, qui appartenait au Ban de Vagney, a été maintenue, au moment de la création des communes pendant la Révolution, dans le territoire de la commune de Vagney, malgré sa proximité du Tholy, puisque le coteau de Bouvacôte fait face au village du Tholy, alors que Vagney en est éloigné de plus de quinze kilomètres. (1)


Les habitants de Bouvacôte dépendaient de la paroisse du Tholy et leur centre d’intérêt se situait dans ce bourg. Ils formaient avec les cafrancs une même communauté de vie.


Cette situation anormale qui a été maintes fois soulignée, a conduit les habitants de Bouvacôte à demander tout d’abord que leur section soit érigée en commune, puis qu’elle soit rattachée à la commune du Tholy.

 

L’aspiration à former une commune :

Le désir des habitants de la section de Bouvacôte de former une commune s’est exprimé à plusieurs reprises au cours du XIXème siècle.

Les archives de la commune de Vagney contiennent un dossier relatif à la demande de la section de Bouvacôte tendant à être érigée en commune. C’était en l’an 1849.

A cette époque, la population avait augmenté de manière importante pour atteindre plus de 400 habitants et plusieurs chefs de famille, qui estimaient que la commune de Vagney négligeait leurs intérêts, avaient lancé une pétition afin que Bouvacôte devienne autonome.

Cette initiative n’ayant pas abouti, les habitants de Bouvacôte renouvelèrent leur démarche en 1889.  Ils adressèrent le 25 mars 1889 au Préfet des Vosges une pétition portant la signature de 87 habitants de la section en vue d’obtenir l’érection de Bouvacôte en commune distincte en évoquant à nouveau « l’abandon et l’indifférence de la commune de Vagney » et l’éloignement de la mairie.

Une enquête confiée à Monsieur Boulay, maire du Syndicat, en vue de recueillir l’avis des habitants, conclut que le changement sollicité n’apporterait pas d’amélioration sensible. Après avoir recueilli l’avis défavorable de la commune de Vagney, du conseil d’arrondissement et du conseil général, le Ministre de l’Intérieur prit la décision de rejeter la demande. (2)

Vue du Tholy depuis la table d’observation du sentier du blaireau

Il justifiait ainsi qu’il suit sa décision : « En effet, il résulte de l’instruction que la section de Bouvacôte possède actuellement une maison d’école mixte qui suffit aux besoins de l’enseignement ; que ses voies de communication sont assez nombreuses et dans un état de viabilité passable. Quant à l’argument tiré de la distance relativement grande qui sépare la section du chef-lieu communal, cette considération ne saurait suffire à elle seule pour justifier la création d’une nouvelle commune et, d’ailleurs, elle perd beaucoup de sa valeur si l’on considère qu’un poste d’adjoint spécial a été institué à Bouvacôte. D’un autre côté, la section de Bouvacôte ne compte que 400 habitants, or la jurisprudence en Conseil d’Etat est opposée en principe à la création de communes aussi peu peuplées, qui généralement ne peuvent subvenir à leurs dépenses qu’en imposant des sacrifices excessifs aux contribuables.

En un mot, rien n’établit que le projet réponde à une nécessité impérieuse, condition indispensable pour justifier toute modification aux circonscriptions territoriales et j’estime qu’en l’état actuel, aucune suite ne peut être donnée à la demande que vous m’avez transmise. »

Limites de Bouvacôte

Le rattachement au Tholy

Le déclin démographique de la section de Bouvacôte, qui s’est accentué au cours de la première moitié du XXème siècle, ne permettait plus que s’exprime l’ambition de créer une nouvelle commune distincte. Il fut dès lors admis que l’avenir du coteau de Bouvacôte s’inscrivait dans un rapprochement avec la commune limitrophe du Tholy.

Une nouvelle demande, appuyée de 54 signatures (seulement 4 familles défavorables), fut présentée en 1963 à l’initiative d’Adrien Lecomte du Pré du Four en vue d’obtenir le rattachement de la section de Bouvacôte à la commune du Tholy.
L’avis favorable du conseil municipal de la commune de Vagney facilita le succès de cette démarche.


Cependant, surgirent quelques oppositions de certains habitants au projet, argumentant avec la perte des affouages, la perte de quelques forêts, les moyens financiers plus importants à Vagney qu’au Tholy donc une augmentation prévisible des impôts, l’absence de mairie dans le hameau, trop de déneigement pour le Tholy donc moins d’efficacité.

Mais, pour la majorité des habitants, comme le relatait une lettre ouverte à la population, cette cession allait dans le sens d’une simplification administrative et, avec l’assurance de conserver son école, une commission de 3 élus représentant  les habitants de Bouvacôte,  donna un avis favorable au rattachement, acceptant  de ce fait un transfert de territoire d’une superficie totale de 770 hectares au profit de la commune du Tholy (138 ha 71a  de forêt domaniale de Housseramont, 62ha 84a de forêt sectionale de Vagney-Bouvacôte, 121ha  14a de terrains sectionaux, 412ha 74a de        propriétés particulières diverses et 34ha 57a de chemins, routes et domaine public).

C’est donc le 24 octobre 1977 que, par décret, la section spéciale de Bouvacôte composée alors de 196 habitants, dépendant de la commune de Vagney et du canton de Saulxures sur Moselotte, fut rattachée à la commune du Tholy et intégrée au canton de Remiremont.

Certains diront que le Tholy a gagné en 3 Dimensions :  superficie,  population, et  altitude avec le point culminant des grandes roches à 893 m.

 

Notes :

(1) Les circonscriptions administratives et religieuses dans la vallée de Cleurie par Bernard Cunin dans l’ouvrage collectif « La Vallée de Cleurie revisitée, 150 ans après Xavier         Thiriat ». Editions Gérard Louis. 2011.

(2) Le Tholy au flanc de la côte de Michel Gaspard (pages 19 et suivantes). Editions Gérard Louis 1993.

Les lieux dits de Bouvacôte

 Les noms qui autrefois ont été donnés à des coins de terre par les premiers habitants peuvent être pour nous mystérieux, mais ils avaient pour eux une signification simple, comme l’est le sens que l’on donne aux Grandes Roches, au Moulin. A Bouvacôte, les noms de lieux dits ne sont pas particulièrement difficiles à appréhender, ce qui confirme le défrichement tardif de ce hameau.
L’attention des premiers occupants a été attirée par les caractéristiques du sol, l’abondance de l’eau, les roches, les forêts, les feignes, les ruisseaux, les buissons. Ils ont voulu aussi marquer les difficultés qu’ils ont connues pour rendre ces lieux cultivables. Ils ont enfin désigné leurs premières réalisations, les moulins, les forges et autres ateliers, ainsi que les exploitations agricoles qu’ils avaient conquises sur une nature peu hospitalière.

Les grandes roches

Les caractéristiques naturelles :

Le rupt est un ruisseau. On rencontre ce toponyme dans les noms de Julienrupt et, au Tholy, dans Noirupt ou les Trois Rupts. Il apparaît aussi dans « Cleurie », qui signifie clair rupt ou ruisseau aux eaux claires. A Bouvacôte, il n’y a pas de « rupts », mais des « gouttes ».

Les Gouttes désignent des petits ruisseaux. Ce toponyme est fréquent dans la vallée de Cleurie, soit seul, soit dans des noms composés. On trouve ainsi à Bouvacôte les lieux dits Berlingoutte (goutte de l’ours), la Goutte des Fromages, la Goutte Villemin, la Goutte Téote, la Goutte des Ronces…
Les sources sont souvent dénommées « fontaines » dans les toponymes. Ainsi le ruisseau qui prend sa source à l’Amelon au Haut du Tôt se nomme Froidefontaine. Le nom de la Pissoire donné au ruisseau qui nait de l’étang de Blanfaing au Haut du Tôt tient au spectacle que donne l’eau en franchissant une cascade dans le massif du Grisard.

Les « hauts » désignent des hauteurs en forme de plateau, alors que le terme « tête » signifie une éminence qui domine les environs. On dit les Hauts de Bouvacôte, le Haut des Courts.
De même, on parle de la Tête Luc ou, à La Forge, la Tête des Sots.

Une hauteur exposée de tous côtés aux vents se nomme fréquemment les Quatre Vents.         

Les chemins sont dits des voyes dans la Grande Voye à Bouvacôte et les Neuves Voyes à Plaine Cleurie. Les roches peuvent recevoir des dénominations particulières, dans les Grandes Dents, qui désignent un alignement de rochers émergeant d’un pré. Mais il y a aussi les Grandes Roches, la Roche du Loup ou la Roche du Lait.

Les animaux insolites sont rappelés dans les noms Berlingoutte (l’ours), la Roche du Loup, l’Aire d’Oiseaux. Il en est également ainsi de certains arbres, Housseramont pour le houx, le Gazon du cerisier, le Poiri (poirier).

Le massif du Grisard tire son nom de la couleur grise de sa roche. Noirmont qui se situe en face des fermes du Passage, fermes qui portaient autrefois ce nom de Noimont, vient de la couleur noire de la terre tourbeuse à cet endroit. Ainsi, il existe au Tholy les toponymes Noirupt et Noirpré.

La goutte villemin
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